La Poste face au suicide!

Les obsèques de Robert Palpant (55 ans), qui s'est donné la mort samedi en se jetant sous un train, auront lieu demain à Marignane. Une enquête interne va être ouverte. un syndicat  dénonce un mal-être grandissant

Le bureau de poste de Vitrolles-La Frescoule où travaillait Robert Palpant (55 ans) qui s'est donné la mort en se jetant sous un train. Le mal-être au travail est à l'origine de ce drame.

La Poste a-t-elle rejoint la liste, déjà longue, des entreprises confrontées à des cas de suicide imputables au travail? La mort de Robert Palpant, caissier âgé de 55 ans du bureau de Vitrolles-La Frescoule qui s'est jeté sous un train samedi dernier, incite à le penser. Même si pour la direction de La Poste des Bouches-du-Rhône, qui a demandé l'ouverture d'une enquête interne menée par des experts indépendants, l'affaire n'est pas aussi évidente. Pour son épouse Michèle qui a répondu à nos questions, les causes de l'acte fatal se nomment réorganisation de La Poste, baisse des effectifs, taches diverses qui s'accumulent, surmenage et tracasseries. C'est tout cela qui conduit aux obsèques qui auront lieu demain matin à Marignane.

À la demande de la famille, aucun cadre et aucun membre de la direction n'y participeront. "C'est sans ambiguïté, ça veut tout dire. Robert est un mort de trop", un salariè de la poste explique qu'il a une mission: "Il ne faut pas tomber dans l'émotionnel, il faut aller plus loin et voir les problèmes au fond. C'est le rôle de l'organisation syndicale que de les pointer". Et de poursuivre : "L'an passé, il y a eu 71 suicides à La Poste. Dans le seul département des Bouches-du-Rhône, le nombre est de 11. Dont 6 aboutis. Quand on voit qu'il n'y avait eu que deux suicides en vingt ans, cela montre qu'il y a une accélération que nous rapprochons des réorganisations actuelles. Elles induisent un comportement suicidaire, par mort violente, c'est symptomatique".

Bref, pour le syndicat et beaucoup de collègues qui ne cachent pas leur colère, "La Poste a le devoir de tirer les leçons de la mort de Robert. Il y a une souffrance au travail ressentie par beaucoup, il y a un manque de discussion et d'écoute. Les choses vont trop vite, sont trop brutales. À force de ne plus parler que de rentabilité, on en oublie les hommes et les femmes de l'entreprise". Des propos qui soulignent un malaise profond, déjà entendus chez France Telecom, Renault et d'autres encore.

Emotion et colère après le suicide d'un postier vitrollais